Un petit cadeau de Noël pour mon C8

, par Patrice Freney


En cette belle période de fêtes, où financièrement, on a l’habitude de se lâcher un peu, j’ai décidé d’offrir un petit coup de jeune à mon monospace, un C8 de chez Citroën.
Non, je ne parlerai pas de politique avec le patron du groupe PSA (dont Citroën) qui voulait partir à la retraite avec 21 millions d’euros alors que l’entreprise coule…
Je ne parlerai pas non plus des ingénieurs super-qualifiés qui conçoivent les voitures avec les pièces inaccessibles physiquement et chères pour le commun des mortels…
Non, je resterai calme et parlerai juste du petit coup de jeune, involontaire de ma part, que je me suis senti obligé d’offrir à mon beau monospace.

Mon C8 a fait des siennes dernièrement. Impossible de démarrer, puis en insistant quelques fois, il a démarré, mais avec une grosse fumée blanche à l’échappement. Diagnostic rapide, le liquide de refroidissement passe dans le moteur. Ça sent le joint de culasse.

Visite chez mon garagiste avec un premier devis : 2000 € TTC… Arghh… Ben oui, parce que les monospaces, c’est bien, mais pour atteindre le joint de culasse, faut démonter tout le moteur, car pas d’accès. On le sort par l’avant… Plus d’une journée de travail… et puis ben faut le remonter aussi… Comme je devais faire la distribution, ben autant la mettre dans le devis. Bref.

IMG_2515

En gros, sans trop savoir si ta voiture est bonne pour la casse ou pas, c’est environ 2000 € TTC le ticket d’entrée. Bon, la voiture est encore en très bon état, elle a 137 000 km, je n’ai pas senti/entendu de dysfonctionnement dans le moteur, pas eu de surchauffe, une petite chance pour que le moteur soit bon. Si la culasse est fendue, le ticket d’entrée augmente de 1500 € HT… Je réfléchis un peu, je tente, je ne tente pas… Comme j’ai une bonne étoile, ben banco, on y va, en espérant qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises.

Petite visite de routine deux ou trois jours après, et là premier choc : ça fait bizarre de voir sa voiture démontée et dont les pièces sont plus ou moins éparpillées, la majorité étant dans la voiture sur les sièges, d’autres dans un coin du garage pour éviter de les abîmer… capot, optique, calandre, radiateur, pare-choc… et j’en oublie… sans oublier la caisse de boulons, durites et autres… Oh, mais c’est mon moteur par terre !

Et là, le mécano t’explique qu’il faut démonter les injecteurs, et que ceux-ci sont grippés… et comme c’est 500 € pièce, s’il y en a un seul qui casse, ça devient l’enfer…

Tout le moteur a été envahi par un mélange huile/liquide de refroidissement, turbo compris… mais le mécano a « bon espoir » pour les pièces périphériques. Reste quand même la culasse…

Une fois démontée, il faut la tester, parce qu’elle a peut-être morflé. Et c’est à ce moment-là que tu deviens croyant. Si si ! Oh dieu des monospaces, faites que ma culasse soit encore bonne…

Le dieu des monospaces m’a écouté. Le test s’avère bon, elle n’est pas fendue… Ouf.
Bon, on fait le point : mon moteur est par terre, la culasse est bonne, le joint est mort. Les injecteurs ont été testés par une entreprise spécialisée, et sont revenus en pleine forme. Re-ouf !

Mais au fait, vu que le moteur est par terre, ce qui est pratique pour le bricoler, et si on changeait l’embrayage ? Pas con me dit mon garagiste… Ben tiens !
Un embrayage d’origine à 140 000 km, il va claquer prochainement. Comme faut démonter à nouveau une bonne partie du moteur, c’est un changement à 1800 €.
Et les bougies de préchauffage ? 3 heures et demie de main d’oeuvre en temps normal… Ah ? Ok, on les change.
Il reste quoi alors ? Ben plus grand-chose. Le turbo a été décrassé, le reste des pièces aussi, échangeurs, durites…

La voiture, une fois remontée, a fonctionné normalement. Le mécano a fait du bon travail : repérage des vis, tests minutieux petit à petit du moteur, essais sur route… Ah oui, j’ai aussi un filtre à particules (FAP) sur la voiture, c’est 500 € au minimum (pas demandé le prix, mais bon, les constructeurs aiment bien les chiffres ronds…).

L’heure de la récupération de la voiture arrive ! Petite frayeur car une odeur au départ puis une fumée blanche, malgré les essais du mécano, environ 100 km, je m’inquiète un peu. Comme tout le chemin du moteur jusqu’à la sortie a été pourri par le liquide de refroidissement, faut que tout l’ensemble s’autonettoie. Bref, après quelques kilomètres parcourus, tout semble rentrer dans l’ordre.

IMG_2513

Le résumé (enfin) : Un monospace, c’est confortable, grand, pratique, mais quand ça merde au niveau du moteur, ben… c’est pas donné-donné, car il faut tout démonter.
Du coup, joint de culasse neuf, culasse testée et opérationnelle, injecteurs propres, distributions et pompe à eau changées, embrayage neuf, bougies de préchauffage neuves, vidange bien sûr, climatisation remise à niveau (oui, faut la démonter aussi…)…
Ah oui, au passage, un petit conseil de mon garagiste (et aussi de son mécano) : sur des moteurs haut de gamme/récents tels que le mien, un HDI, ne pas mettre du carburant de supermarché. Les cuves sont sales et le taux d’humidité important, et les injecteurs n’apprécient pas vraiment. Et au prix de ces bêtes-là…

Le résumé du résumé :
La douloureuse ? Le joint de culasse vaut 45 € HT… Le total ? 2989,50 € TTC plus une bouteille pour le mécano.

Sur ce, je m’en vais faire quelques incantations pour le dieu des monospaces. Il a eu du boulot récemment avec mon C8.

Joyeux Noël !

IMG_2511