#6 Restauration du LISA, supprimer la corrosion des pièces métalliques

, par Patrice Freney


Se débarrasser de la corrosion suite à une coulure de pile n’est pas très évident. Elle pénètre assez profondément dans le métal, et c’est assez difficile de totalement la supprimer d’une manière mécanique.
J’ai déjà fait l’expérience avec un autre ordinateur, et à cette époque, j’avais utilisé le sablage. Malgré l’utilisation d’une sableuse que je qualifierai de professionnelle, des traces de rouille sont revenues quelques semaines après.
J’ai donc adopté une autre méthode, la chimie.

Un grand bain d’acide chlorhydrique puis couches de peinture ensuite pour protéger le tout et essayer de retrouver la couleur initiale.
C’est un raccourci, car d’autres étapes sont nécessaires, donc celle de la neutralisation de l’acide, mais je les garde sous le coude pour l’instant par précaution, car je ne connais pas le résultat sur le long terme.

Si vous décidez de jouer au petit chimiste, protections obligatoires : un bac assez haut pour éviter les éclaboussures, un lieu aéré, car il y a de forts dégagements gazeux, un masque de protection pour protéger vos petits poumons, des lunettes de protection, des gants spécifiques, et de l’eau à portée de main.

L’opération est parfois assez longue, car tant que toute la corrosion n’est pas enlevée, il faut laisser tremper. Attention, l’acide attaque aussi l’acier, donc il faut rester aux alentours et surveiller.

Ah oui, détail important, il faut de grands bacs, les pièces faisant 50 cm de long et près de 40 cm de large.

La peinture est obligatoire pour protéger à nouveau l’acier. Une fois passé dans l’acide, et après rinçage, sans aucune protection, des taches de couleur marron apparaissent quasi instantanément.

Pour le LISA, j’ai décidé de traiter toutes les parties métalliques, même celles qui n’avaient rien en apparence, afin de traiter tout l’ordinateur en profondeur et d’avoir une certaine homogénéité.

Quelques vis, pas trop abîmées, ont subi aussi le même traitement, car difficiles à trouver (pas américain, diamètre, longueur…).

Les rivets en aluminium n’ont pas supporté l’acide. Il faudra en mettre des neufs.

Pas vraiment de photos pour cet article, car le temps presse un peu lorsqu’on se lance dans cette opération, il faut traiter le métal de suite, et c’est assez incompatible avec la prise de vues.

Globalement, les pièces ont été soignées assez rapidement. Quelques-unes m’ont donné un peu plus de travail, mais c’était celles qui étaient, bien évidemment, les plus touchées.

Le carter de fond de panier était la plus endommagée, mais aussi la plus précieuse à garder, car, tout comme la carte-mère du LISA1, rares sont celles qui ont survécu. Cette pièce n’est pas la même sur le LISA 2/XL.

De plus, une sérigraphie est collée à cette pièce, et je ne voulais pas qu’elle soit détruite alors que je ne pouvais pas l’enlever au risque de l’abîmer en la décollant.

Je m’y suis pris en plusieurs fois pour obtenir un résultat assez propre :

Mais sans traitement, la rouille revient assez rapidement :

Autres pièces qui ont été assez difficiles à soigner, le carter châssis principal et le carter vertical arrière tube cathodique.

To be continued…